^ ^. <^ V] à^.. //. /: 'cM y y^ IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) 1.0 ^liA lia l.l lu IM 2.0 18 Photographie Sciences Corporation 1.25 1.4 1.6 < 6" — ► '^ \ s< ;\ \ % V \ ^> >. <^rS^' rv^ ^ 23 WEST MAIN STREET WEBSTER, N.Y. 14580 (716) 872-4503 f6 4^ f CIHM/ICMH Microfiche Séries. CIHIVI/ICIVIH Collection de microfiches. Canadian Institute for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques TMhnieal and Bibliographie Notaa/Notaa tachniquaa at bibiioflraphiquaa Tha Inatituta Itaa attamptad to obtain tha baat original eopy availabla for filming. Paaturaa of thia eopv whieh m»^ ba bibliographieally uniqua. yfthicii may attar «ny of tha imagaa in ttta raproduction, or whieh may significantiv changa tha uaual mathod of filming. »f ehaelcad balow. EColourad eowara/ Couvartura da coulaur r7\ Covara damagad/ Couvarturo «ndommagéa □ Covart rattorad and/or laminatad/ Couvartura raatauréa at/ou pailiculée r~~j Covar titia mitsing/ a n n D La titra da couvortura manqua Colourod mapt/ Cartaa géographiquas 9n coulaur Colourad intc li.a. othar than blua or biack)/ Encra da coulaur (i.a. autra qua blaua ou noira) r~l Colourad plataa and/or illuatrationa/ D Ptanchaa at/ou illuatrationa 91% coulaur Bound ¥with othor matarial/ Ralié avac d'autraa documanta Tight binding may cauaa ahadowa or diatortion along intarior margin/ La r9 liura tarréa paut cauaar da l'ombra ou da la diatoraion la long da la marga intériaura Blank laavaa addad during rastoration may appaar within tha taxt. Whanavar poaaibla. thaaa hava baan omittad from filming/ Il ta paut qua cartainaa pagas blanchaa ajoutéao lora cVuna rastauration apparaiaaant dana la taxta. maia, lorsqua cala était poaaibla, caa pagaa n'ont paa été filméaa. Additional eommanta:/ Commantairaa supplémantairaa: L'tnafitut a microfilmé la maiilaur asampiaira qu'il lui a 4té poaaibla da ta procurar. Laa détaila da cat aM« Origifial eaplaa In prtntad papar eovara ara fHmad baglnninfl «vith tha front covar and an^ng on ttia laat paga wHth a printad or Mluatratad Impraa* tion, or ttM back covar whan appropriata. AN othar original copia* ara fHmad baginnina an ttw firat paga with a pHntad or iUuatratad Impraa* aion, and onding on ttia laat paga with a printad or Hluatratad impraaaion. Laa aaamplalras originaux dont la eouvartura ^n papiar aat imprintéa sont filmés 9n commançam par la pramiar plat at an tarminsnt soit par la damièra paga qui comporta una amprainta dimpraoaion ou d'illustration, soit par le sacond plat, solon la cas. Tous Isa autres exampiairaa ariginaux sont filmés an commençant par la pramièra paga qui comporte une empreinte dlmprearion ou d'Illustration et en terminant par la damiére paga qui comporta una talla amprainta. Thalaat raaordod frama an aaoh microficita aliall eantsin tha synttool •-»- (maaning "CON> TINUtO "). ar tha symbol ▼ (maaning "CNO '). wMcltavar appUaa. Un daa symbolaa suivants apparaîtra sur la damiéra image da chaque microfiche, selon ta aaa: la cymbola -^ signifia "A SUIVRE ". la aymboia ▼ signifie "FIN". plataa, charta, etc., may b« fHmad at dtffarant réduction ratioa. Thoaa too large to ba andraly includad in ona ajqMaura ara fflmad bagirming in tha uppar laft hand eamar, laft to right and top to bonom, aa many framaa aa raquirad. Tha fodowlng diagrama illuatraaa tha Laa ca/ia.s planchée, taWaaux. etc.. pouvant être filmée à daa taux da réduction différents. Lorsque la document eet trop grand pour être reproduit en un seul cliché, il eet filmé é partir da l'angle supérieur gauche, de gauche A droite, at da haut en baa. tn pranam la nombre dlmagaa nécaeealra. Laa dlagrammaa sui^inta ithiatramia méthode. 32X 12 3 1 2 3 4 5 6 \.v\ . t.illk.A Ai..4k-iiffiK- «Ar. lltW.«l!ka nAt .«Hk iKiillk n|tlR. Jlh .: .,.i*k aift: iij85»..iiiii: Ai-J^ iilTliii ifh A rfll Oi A rti A tfi L rfflt INSTITUTION DEH. SOURDES - MUETTES MONTREAL 189S^ ' Lal!k...iiB«r .iil!lir..iiillk .iiâiii, iSm aBSii. jilftiL.iAr, jiâiit iilk lA. .iii&f. Ai, A. inHir, ék. Ai .i!lk,»l?l»ii. jIlBht Jiifc JBk. 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L'IHSÏITUTIOH DBS @®itti^'^Mmills§ ^ jQ^Jl^fS^UkSl Tout Montréal connaît le bel établissement non encore terminé des sourdes-muettes confié aux soins des Sœurs de la Providence, et situé sur les rues St-Denis, Berri et Roy au coin de la rue Cherrier, qui rappelle le nom d'un des principaux bienfaiteurs de cette institution. Mais ce que l'on connaît moins et ce que nous roudrions faire ressortir ici, ce sont les résultats remarcjuables auxquels on est arrivé aujourd'hui, dans cette maison, grâce aux mé- thodes d'enseignement qu'on y suit et qui permettent de faire parler les muets, et en un certain sens de faire enten- dre les sourds Nous disons en un certain sens, car s'il est parfaitement vrai que les muets parlent et émettent des sons nets et perceptibles, on ne peut prétendre que les sourds entendent ; seulement on est arrivé, après des exercices très ingénieux à leur faire lire sur les lèvres d'un parlant les mots comme dans un livre, et assez rapidement pour qu'il y ait illusion et qu'on soit tout disposé à croire qu'ils entendent. La méthode qui a donné ces résultats est désignée sons le nom de méthode orale pure, parce qu'elle supprime dans l'enseignement des sourds>muets les signes et la mimique. - 4 - Elle n'est devenuo générale en Earope qae depuis quelques années quoiqu'elle ait été inventée il y a longtemps et enseignée notamment en Allemagne dès la fin du dix* huitième siècle',' mais tes progrès rapides réalisés par la mé* thode des signes et le succès de l'alphabet manuel de l'abbé de TEpée avaient t'ait adopter preNqu'excluNivement le sys- me de ce dernier. Il est nécessaire de résumer l'historique de ces deux enseignements, d'autant mieux que dans l'é- tal^lissementiidont rione Àous oecitpohsf noti» verrons les deux méthodes mises en pratique. #*# Ce ne fut qu'à la fin du dix-huitième siècle que ces deux classes d'infortunés les sourds^muets et les aveu- gles, privés jusque-là de tous moyens d'instruction, condam- nés pour la plupart à une vie misérable, ont pu rentrer dans la famille humaine dont ils semblaient exclus par leur triste infirmité. C'est à deux français qu'ils doivent ce bienfait, et leurs noms ne sauraient être oubliés en tête da cette étude. Ce que Valentin Haiiy, fils d'un pauvre tisserand de la Picardie, fit pour les aveug-les en 1782, l'abbé de l'Epée l'avait déjà fait pour les sourds-muets dès 1778. On sait comment en 1758 il avait été amené à s'occuper de ces malheureux. Venu pour une affaire insignifiante chez une veuve qui habitait rue des Fossés Saint- Victor, et par hasard était absente, il fut reçu par ses filles, deux sœurs jumelles dont il ne put obtenir un mot. ^orsque la mère revint, il apprit que ces enfants étaient sourdes-muettes, fort désolées de la mort du Père Vanin, qui essayait au moyen d'estampes de leur donner quelqu'iustruction. " Cet ins- tant " dit M. Maxime du Camp " décida du sort des sourds- muets ' t de la vocation de l'abbé de l'Epée ; il se sentit appelé et se consacra exclusivement dès cette heure jusqu'à celle de sa mort à son œuvre. " quolques ongtemps da dix- >ar la mé- de l'Abbé Dt le sys- istorique dans Té- rrona les que ces >8 areu> condam- X rentrer dus par doivent en tête nd de la e l'Epée On sait r do ces ez une et par sœurs a mère es, fort moyen it ins- ourds- sentit Jsqu'à — 5 — Lét ressources dont disposait l'abbé étaient bien faibles : il 'intéressa à ses essais quelques personnes charitables, plaça dans divers pensionnats ses élèves, qu'il appelait ses -enfants, et deux fois par semaine, de sept heures du matin à midi, on les lui amenait dans son appartement de la rue des Moulins, à Paris, et là il leur apprenait l'alphabet par signes, qu'il leur expliquait en mt'me temps par l'écriture, — car les deux enseignements sont forcément simultanés — leur donnant ainsi un langage réel qui leur permettait de comprendre et d'être compris. Soixante quinze élèves sui- vaient ses leçons. Ce qu'il fallut à l'excellent abbé, d'études, de patience et d'efforts pour arriver à faire saisir sa métho- ssibili- élèves^ •euveiit à ccTur oumet- npossi- es huit l'V. ec un»? métho- sourde- ; elle rendre, parce qu'il est de beaucoup plus facile et moins fatigant que l'autre. Ceci complique les services : il faut double dortoir, double réfectoire, cours et salles de récréations doubles, et une plus grande surveillance, c'est-à-dire une augmentation de personnel et de dépenses. A Notre-Dame du Bon Conseil, on a placé les élèves sourdes et muettes dans une aile du grand bâtiment sur la rue Berri, tandis que les sourdes- parlantes occupent l'autre aile du même bâtiment. Elles sont séparées par le muséo classique et la salle de dessin. Le visiteur peut de suite saisir les effets de chacune des méthodes sur le moral des élèves. D'un côté, il est dans la région du silence forcé, qui inspire une certaine tristesse. ïont se fait promptement, sur an signe de la maî- tresse : écrire au tableau, chercher un objet, désigner un Iniys sur la carte, etc., mais toujours sans bruit, et comme il faut se servir de l'écriture, la transmission des pensées de- mande un certain temps. De l'autre, au contraire, il est surpri.s de la vie active qui se manifeste dans chacune des cla.sses, et il se croit dans une école ordinaire. Un des premiers cours des sourdes-parlantes nous a particulièrement frappé. La maîtresse avait devant elle assises sur leurs chaises, ses huit élèves rangées en demi cercle, toutes attentives à lire sur ses lèvres la question posée ou l'indication donnée. Si c'était une question, trois ou quatre réponses partaient à la fois, pressées d'arriver bonnes premières, car on exige une prononciation rapide pour la rapprocher autant que possible de celle des entendants. Si c'était une explication, les réflex- ions surgissaient de même, avec une sorte de gaieté qui fai- sait plai.sir à voir. Et l'on se sentait ému au spectacle do ces pauvres enfants si heureux de montrer qu'ils avaient com- pris et si satisfaits de se faire comprendre. ilé d'ins- 1 ncluel- aiis ({iii **m -^ 12 — Comment eiiseïgne-t-on la dactylologie, comment la mé- thode orale ? L'enseignement par signes n'est plus aujourd'hui ce qu'il était du temps de l'abbé de l'Epée. On a donné à l'écriture et à l'épellation manuelle, la première place dans la métho- de actuelle. C'est donc par la calligraphie et par cette épel- lation que l'on commence l'instruction de cette catégorie de sourdes-muettes. Une fois que l'on a pu mettre les élèves en état d'écrire lisiblement, et elles y parviennent en peu de temps, tout ou presque tout l'enseignement se fait par l'écriture. On montre à un sourd-muet sur un des nombreux ta- bleaux ad hoc qui garnissent la classe, un cheval, un âne, une tasse, etc., et on écrit les mots : cheval, âne, tasse sur l'ardoise. Puis on ajoute à ce substantif un qualificatif pour désigner la couleur, les formes extérieures, etc. Comme le sens qui supplée à l'ouïe absente est la vue, c'est à décrire d'abord l'objet étudié que l'on habitue l'enfant. Voici une image représentant la création de l'homme ; Adam au milieu des animaux, dans le paradis terrestre. Que deraandera-t-on à l'élève ? indiquer ce que son œil distin- gue et l'enfant écrira ; " Je vois un homme, des animaux, des poissons, des arbres, des plantes, des fleurs, des fruits, des montagnes et une ri- vière. " Un singe est dans l'arbre. " Les poissons sont dans l'eau, etc., etc. '' Cette description est aidée par un questionnaire écrit, au- quel l'élève se réfère pour rendre exactement ce qu'il a sous les yeux. On comprend de suite que ce mode de communication exige un temps assez long, puisque la question et la réponse ne se font que par l'écriture. Comment faire saisir au sourd-mu«t la différence entre le présent, le passé et le futur ? Rien ne nous parait plus simple à nous parlant qui dès l'enfance avons employé correctement les temps du — 13 — verbe avant même d'en avoir compris la valeur, uniquement par imitation. Il n'en est pas de même pour le sourd-muet, pour lequel les idées abstraites sont très difficiles à saisir. 11 faut les lui inculquer pai des exemples pris dans les actions de la vie ordinaire, je saute, f ai sauté, je sauterai, selon que le mouvement s'effectue, s'est effectué ou s'effectuera. Il y a \i\ toute une série d'opérations combinées qui cons- tituent une méthode née de l'expérience et ayant demandé de nombreuses études. Pour les maîtresses, il faut, outre une très grande patience, (car les progrès sont bien lents), une observation constante du caractère et des facultés de l'élève. Nous ne saurions dire combien sont admirables de dévoue- ment les sœurs enseignantes de Notre-Dame du Bon Conseil, avec quelle douceur elles répètent dix et vingt fois la même explication, la variant dans la forme afin de faire pénétrer la lumière dars cette i,;ielligence qui ne demande qu'à s'ouvrir, mais qui a de grands efforts à faire pour com- prendre. Ajoutons que ce dévouement des bonnes sœurs leur semble si naturel, tant elles s'attachent à leurs élèves, qu'elles seraient toutes surprises qu'on pense à les en féli- citer. L'usage constant de la calligraphie, la nécessité pour la sourde-muette de traduire toutes ses pensées par l'écriture la rendent très forte en orthographe, et même il y a ceci de remarquable, c'est que les sourdes-parlantes sont plus expo- sées que les sourdes-muv3ttes à pécher contre ces règles. L'écriture des élèves n'a rien de féminin, elle est généra- lement grosse et à traits accentués. Ceci vient de l'usage qu'elles font de la craie sur l'ardoise qui, exigeant de gros traits, ne se prête pas aux déliés et aux élégances de la plume si chères aux anciens professeurs d'écriture.et aussi à cause de faiblesse de vue, dont elles sont souvent atteintes. Ces élèves sont assez promptement instruites pour com- prendre et se faire comprendre ; en même temps on leur enseigne divers travaux manuels, couture, tapisserie, etc., ou encore le dessin, la peinture même, pour laquelle — 14 - quelques unes sous la direction d'une sœur très heureuse- ment douée et dont il nous a été donné de voir des œuvres de mérite, montrent des dispositions assez remarquables. Il y a là une bonne voie à suivre ; certains talents pour- ront ainsi se l'aire un avenir. Il faut en effet songer à facili- ter à ces élèves les moyens de gagner honorablement leur existence. L'enseignement de la méthode orale est essentiellement différent de celui que lu^us venons de décrire. Tout d'abord les signes sont absolument interdits à l'élève : il faut la contraindre à se faire comprendre comme un entendant- piirlrtut par la parole, il faut qu'elle comprenne en lisant, les parole.s de son interlocuteur , nous disons en lisant parce que, ne pouvant entendre ces paroles, elle doit les sai- sir au vol en quelque sorte sur les lèvres de la personne qxù les prononce : deux opérations semblant à première vue impossibles pour l'élève et qu'on est parvenu cependant a réaliser. Il ne faut pas oublier que si le muet ne parle pas, c'est uniquement parce qu'il est sourd ; les organes de la voix sont inertes chez lui parce qu'il n'a jamais perçu de .son, mais ils existent : ils dorment, il s'aiiit de les réveiller. Comment donc arriver à faire imitera lélève un son qu'elle n'entend pas ? comment suppléer à son ignorance forcée ? On y parvient en se serviint de deux sens, la vue et le tact : la vue pour se rendre compte du mouvement des lèvres de la mai tresse, de la position de la langue, de h manière dont chaque son est articulé ; le tact pour percevoir par l'insuflation sur la main, par le toucher à la gorge, sur la poitrine et ur les différentes paities où se font sentir les résonnances, l'intensité de l'effort à faire afin d'émettre un son corres- pondant à telle ou telle syllabe. C'est, comme on le voit, par une véritable gymnaptique vocale qu'il faut commencer l'instruction d'une sourde- - 15 — àeureose- œuvres ables. Il its poar- r à facili- lent leur ?llement t d'abord il faut la tendant- n lisant, n lisant t les sai- Dersonne première pendant ne parle [çanes de )erçu de éveiller. L qu'elle cée ? On ; : la vue la mai ; chaque uflation le et ar inances, i corres- iaf>tique sourde- parlauto. Los débuts sont asHcz pénibles, »'t surtout atwfîZ It'Tits, à raison di's dilfi(Milté,s de compréhenson pour l'in- tt'llifi^tMic»' des sourdcs-in nettes, des idées abstraites, mais tirAce à la patience des serins enseignantes, patience au- dessus de tout élotj'e, ^Yk<^v aux efiorts des élèves si avides d'avoir v\\ moyen de communiquer avec It; mond<' ({ui U^ur semblait l'ermé à tout jamais, on arriv" à ces résultats sur- prenants dont le visiteur d( Notre-Dan' du Bon Conseil peut constater l'exactitiule. Assurément la voix du sourd-muet n'est ni sou|>le, ni auréable à l'or«'ille. Mais avec quehpn^ in'atiijue ('lie vni distincte et parfaitement compréhensible. D'autre part il est nécessaire pour ([ue h' sourd-maet lise bien les paroles (pi'on lui adresse, que ces paroles soient énoncées très dis- tinct»'ment et avec une c«'rtaine lenteur. Ces données générales permettent de saisir le mode d'en- irneraent de la méthode orale. Les premières classes sont consacrées i\ apprendre aux élèves à régler leur respira- tion, à développer les poumons et à articuler les premières lettres, l'onr cela quelques exercices de gymnastique sont employés avec succès. On suit une sorte de traitement mé- dical ; rien de plus naturel, puisqu'il s'agit d'une infirmité à guérir. Ceci explique la nécessité d'avoir un nombreux personnel enseignant, car la maîtresse ne peut exercer en même temps cpi'une ou deux élèves, trois au plus. Il faut en effet (pi'elle prennes chacune d'elles séparément pour lui faire comprendre la position à donner à la langue afin d'émettre telle ou telle lettre. Pendant cet exercice les autres élèves apprennent à lire sur les lèvres de la mai- tresse. En outre, les leçons vocales sont limitées comme temps, dans la crainte de fatiguer l'élève, ou d'épuiser les forces du professeur qui a besoin d'une attention très sou- tenue Y>our ne pas laisser prondre une mauvaise habitude et corriger immédiatement la prononciation défectueuse. L'écriture vient ensuite fociliter l'instruction proprement dite, en aidant la mémoire. - 16 - Quand Télèvo «ait qu<'l(i\u'N mot. lui ouM'isra»' do» phrafii'B courl»*.s, puis ou augim'iit»* p»'u à p<'U iVt«Mjdu«' d«* Kt'B coiinaissaiiocK. Nous ne pouvons donner i;ne ineilleure idt'-o des iwanta- ges do la méthode orale qu'en raconti,nt hi Néiince à latiuel- le nous avons assisté récemment à riustitution des sourdes- muettes, lors de la visite de Mgr Fabre. archevêque de cette ville, à cette maison. Dans la grande salle de récep- tion, décorée avec goût, se tenait tout le personnel de l'ins- titution, élèves et pensionnaires vêtues de noir, uniforme simple mais très pro^ire des jours de cérémonie. Les sourdes-parlantes placées au premier rang présentèrent une adresse à Monseigneur sous la forme ingénieuse d'un dialogue entre une élève remplissant le rôle de maîtresse, (dont elle s'acquittait très bien et avec beaucoup de naturel) et douze de ses compagnes représentant la classe. Le professeur demanda à chacune d'exprimer leurs senti- ments de reconnaissance pour l'intérêt que témoigne Mgr Fabre à l'institution, et les motifs de cette reconnaissance. Ce dialogue avait l'avantage de montrer que la méthode orale est d'une application générale, car toutes les élèves ligurant dans cet exercice se sont, à des degrés divers, très bien fait entendre comprendre. En outre, ce dialogu» prouve que ces élèves possèdent une bonne mémoire, et ne sont point arrêtées en public par une timidité qu'excuserait leur infirmité. Après les sourdes-parlantes, les sourdes-muettes ont mimé leurs souhaits de bienvenue à Monseigneur, souhaits qu'une sœur de l'institution traduisait en même temps à haute Toix. Ceci indique de suite lu supériorité de la méthode orale. Ajoutons que les élèves de l'autre méthode ont une vivacité dans le geste, une expression dans le regard qui Boni très saisissantes, mais ne. peuvent se comparer à la pa- roi^, qaelqa'iDtelligents, quelque frappantH que soient leurs signes. 't«Midu«^ dit es avsnita- e à lii(iut'l- es sourd»»s- evôquo de 0 de récep- el de l'ins- , uiiil'orme •ésontèrent ieuse d'im maîtresse, de naturel) leurs senti- signe M«jr maissance. thode orale es ligurant ivers, très dialopartenant à la communauté des sœurs de la Providence. La première fut nielle Hanley qui malgré son jeune âge (18 ans) eut exceptionnellement la consolation de se consa- crer à Dieu à l'article de la mort. Mais plus tard on recon- nut la nécessité, à raison même de la délicatesse des sourdes- muettes qui se sentaient appelées à la vocation religieuse, d'établir pour elles un règlement spécial ; et les sœurs de Notre-Dame des Sept Douleurs furent créées. Ce vocable est bien choisi. Le noviciat compte aujourd'hui vinq sœurs sourdes-muettes professes et trois novices. Celles-ci occui)ent dtns le bâtiment donnant sur la rue vSr-Denis quel(|ues appartements qui leur sont exclusive- ment réservés. Elles r<'mplissent divers offices dans la mai- jfon, et sont un exemple pour les élèves auxquelles elles montrent la vérité de cette parole de l'Evangile : Heureux ceux qui i^otilfrent, for i/s seront consolés. Nos lecteiu's connaissent maintenant l'Institution des Sourdes- Muettes et jx'uvent en apprécier à la fois l'impor- tance et l'utilité. Comment se soutient-elle, et comment fait-elle ['aco. a\ix lourdes charges qu'exigea l'entretien d'un si nombreux personnel ? C'est là une question qui vient natui'ellemeiit à l'esprit du visiteur. — VI — t d'ateliers. Bs travaux idant quel- ion de cer- : nécessaire exécuté en des sœurs e puisqu'il i que quel- s vœux et Providence, jeune âge e se consa- l on racon- tes sourdes- religieuse, les sœurs réées. Ce Lujourd'hui novices, sur la rui' exclusive- ans la mai- uelles elles Heureux ntion des is l'impor- comment etion d uu qui vient Ty^s ressources de l'Institution consisteiit : lo dans une subvention relativement fort modeste du gouvernement provincial ; 2o Dans le prix de la pension des élèves pouvant payer, ce qui est l'exception, étant observé qu'en réalité ce que l'établissement reçoit aujourd'hui, de ce chef, représente à peine les frais d'éducation, fournitures de classes, livres, pa- pier, etc., et ceux d'habillements, tous les autres frais, nour- riture, chauffage, etc., restant à la charge de la maison. 3o Le produit du travail des pensionnaires de l'asile, tra- vail qui ne couvre pas la dixième partie des dépenses qu'exigiî leur entretien. 4o La location de quelques chambres (huit à dix) occu- pées par des personnes du monde, désireuses de vivre dans une maison tranquille, et qui paient pension. On comprend de suite que ces diverses sources de revenus «ont bien insuffisantes pour permettre d'équilibrer le budget annuel. Pour combler le déficit, c'est à la charité qu'on fait appel. Ajoutons que jusqu'ici, grâce à Dieu, grâce à la générosité 4e8 âmes pieuses et à l'ingénieuse industrie des supérieures, on est parvenu à tout mener à bien, tant pour les élèves que pour les pensionnaires de l'Asile. La tâche est lourde cependant pour les sœurs. Non seu- lement il leur faut pourvoir à l'instruction des élèves, former des maîtresses pour les enseigner, (et les fonctions d'éduca- trices demandent dans ce cas des études spéciales, des con- naissances anatomiques, une attention soutenue, un dévoue- ment et une patience de tous les instants,) non seulement il faut songer à subvenir aux besoins de ces maîtresses, et même aussi des élèves, la plupart trop pauvres pour payer u le p«'nsion fort minime, mais il faut encore aller solliciter la charité publique, tendre en un mot la main pour assurer le pain do chaque jour. Incertitude bien pénible : car tout est soumis à l'alea, au succès dos quêtes, à la libéralité d'un public sollicité de bien oo des côtés à la ibis ! C'est là un des grands soui is des direc- trices d'établissement semblable à celui dont nous nous occupons. On nous parmettra, à ce propos, une courte dijçres- sion qui n'est pas sans actualité. #** Nous entendons souvent répéter autour de nous : " ces sœurs sont toujours à quêter, et cependant elles sont ridirs. car leurs communautés possèdent d'important(\s propriétés. "' Oui, les sœurs quêtent souvent, mais elles ne(|Ut'tent. pas pour elles ; elles quêtent pour des malheureux envers lesquels la société, ne l'oublions pas, a un devoir d'hu- manité à remplir ; elles (|uêtent pour sauver de la hunt»-, du désespoir des infortunés que leurs infirmités condamne- raient, sans leur dévouement, à une \'ie misérable, (^uand à leurs richesses, elles n'en ont pas d'autres (|ue leurs vertus et leur sacrifice. Ces établissements qui font l'ornement de nos grandes villes et de nos cités plus modestes, s'ils sont vastes, bien aérés, bien chauflés. est-ce pour la satisfaction personnelle des steurs ? Non asstn'ément, car l'entretien en est d'autant plus dispendieux et plus pénible, et la partie que se réservent les membres de la communauté est tou- jours la plus modeste ; il sutFit de comparer à Notre-Dame du Bon Conseil les dortoirs des élèves et ceux des s(eurs. Quand à la valeur même de ces propriétés, elle résulte en réalité de l'ani^mentation progressive des terrains duc: à l'agrandissement des villes ; c'est le cas particuliiT de l'Institution des sourdes-miuHtes, établie à son début il y a moins de 80 ans dans une " baissière impraticable '' comme nous l'avons déjà dit. D'ailleurs ces immeubles ne produisent ]^as de revenus, à moins do circonstances excep- tionnelles, (>xi)roi)riations ou cessions de terrain. Il ne faut jamais oubli(>r ([uand on traite ce sujet (|ue ces _23__ communautés ont él«'vé ici la plupart dos établissements de Charité, écoles, asiles, hospices i)our les malades, les in- firmes, sans secours de l'Etat ou de la Province, qu'elles ne reçoivent pour leur entretien, leurs services (j[ue des subven- tions absolument insuffisantes ; quelles se chargent de re- cruter les ressources nécessaires en sollicitant les âmes charitables, et exonèrent ainsi le trésor public de lourdes dépenses qui se traduiraient par des impôts ou des contribu- tions forcées. C'est là un point de vue tro]) souvent négligé. Il semble quand on parle des sœurs, qu'elles soient tenues à tous les sacrifices quand vraiment, elles ne rendent que des ser- vi.^.es volontaires ! Dieu seul sait quels services ! Où trou- ver, en effet, de la part de mercenaires ce dévouement. cette tendresse pour le malade, Tinlirmis que la religion inspire aux sœurs Grises de Nazareth envers leurs i)auvres aveu- gles, aux sœurs de la Providence t'uvers leurs sourdes- muettes et leurs incurables, aux petites s(ours des Pauvres, envers leurs vieillards impotents ? On fait en France à cet égard la douloureus<» expérience de la charité administrative. Or tous les intéressés s'en plaignent : les malades d'abord, négligemment traités ; les contribuabh's ensuite qui, de ce chef, voient augmenter leur bill d'impôts. Mais il est temps de revenir au svijet qui nous occupe plus directement pour conclure qu'à Notre-Dame du Bon Conseil, sans la charité, c'est-à-dire sans les (piètes de» sœurs il y a longtemps que l'établissement aurait fermé ses portes, ou pour mieux dire n'aurait jamais pu les ouvrir. **# Depuis la fondation de cette Institution dans la modeste école de la Longue- l'ointe, on y a instruit ♦JOO élèves, c'est- à-dire rendu à la vie, à la société ♦!00 intelligences f-rmées. L'enseignement étant en règle générale de 8 ans, ce chiffre — 2i — donnft une raoyonut^ de l.'{0 élèves par année, et wne. entrée <1« !♦» à 18 sourdes-muettes annuellement. En comparaison du nombre total des sourds-muet» dam la province de Québec que les statistiques portaient à 2,300 <'n 1H81 et qui, aujourd'hai, atteiîjinent 3,000, le chiffre des élèvefs reçues à l'établissement, ne paraît pas con- sidérable. Mais ceci ne dépend pas de l'Institution qui, achevée, pourrait en recevoir davantage. Il serait même à désirer que ce nombre augmentât, ce qui permet- trait, sans plus de fatigue pour les maitresses, d'aroir des classes plus remplies, et par conséquent plus d'émulation» et d'entrain. Certains cours, comme nous l'avons vu, n'ont que i\ ou 4 élèves quand ils pourraient en compter le double sanis inconvénient, le personnel enseignant n'ayant pas be- soin d'être accru. Ija seule limite apportée à la réception des élèves est la nécessité d'avoir des ressources correspondantes au nombre de CCS élèves. Il y a encore malheureusement, beaucoup de sourdes-muettes dans la province, qui restent privées de tout enseignement et de toutes connaissances religieuses, uui(juemeut parce que les ressources font défaut pour les recevoir à Notre-Dame du Bon Conseil. C'est un sujet de graiide tristesse pour les sœurs de la Providence, nous le savons. Elles ne demandent qu'à donner les bienfaits de l'instruction : i)Oiir cela, il n'y a qu'à leur en fournir les moyens. Or il nous semble utile de noter ici ce qui se pratique dans 1,'s pays voisins : dans l'Etat de New- York, l'Institut »St-.loseph pour les sourds-muets catholiques dont les pa* rents ne sont pas eu position de payer les frais d'éducation' reçoit une pension fixe pour chaque élève ; cette pension est de $300. Le gouvernement d'Ontario qui a construit l'éta- blissement de lîelleville, se charge des frais d'éducation des jsourds-muets. En ISHÎi-'.iQ la dépense ainiuelh' pour chaque «''lève est portée dans les documents oliiciels à $165. A Hali- fax, chaque élève sourd-muet coûtait en 1888 $100 pour la - S5 - p€DBton, qu'une loi r^cento a mise à la charge de l'Etat i)onr les enfant» pauvrte. Ce ne sont pas les «crurs de Notre-Dame du Bon CouMil <|ui reçoivent semblable allocation, ellas qui inscrivent aur leur programme la pension à $125, et qui twuchent à peine le dixième de cette somme. Ijorsque les élèves quittent la maison soit pour rentrer dans leurs familles, soit pour gagner lear vie au moyen de l'enseignement professionnel qu'elles y ont reçu, elles ne Hont point oubliées par leurs maîtresses. Chaque année elles sont invitées à une retraite qui leur donne roccacion de «e retrouver avec leurs compagnes d^études. Chaque an- née, elles reçoivent de la supérieure, au nom de la comma- nauté, de bons conseils et un souvenir parti du cœur de ces «excellentes sdmrs et de leurs directeurs apiritutls, les au- môniers de l'Institution. A cet égard la tradition suivie par les sœurs appelées à diriger cet établissement a grandement contribué à maintenir les liens entre les anciennes élèves et leurs édu- catrices. Notre-Dame du Bon Conseil a eu la bonne fortune de posséder dans les trois supérieures qui ont succédé à t^œur Marie de Bon Secours et qui toutes appartenaient à la même famille Gradbois, et dans Sœur Marie de la Merci, des flammes de dévouement qui ont dignement continué r, ou le trouve dans o*tte réflexiou lue .sur le rnrme cahier : " Je n'ai pas peur d;- parler avec lui. i>arce ((u'il est doux, " Tel est l'aumouier des sourdes-niuette.s. Nous avons commencé ce travail par le portrait de .sdnir Marie de Bonsecours, nous le terminons par celui de l'abbé Trépanier. Si l'une a fondé Icruvre des sourdes-muettes, l'autre l'a développée ci donnant aux études une direction qui en fait une maison modèle et en contribuant dans une lar^ mesure à ses progrès matériels. M» m ^ PROSPECTUS <► V Cet EtiiLliîjseiiieiit est diri^'ô par les Sœurs do la Providence. Situô ù rcxtrémitô nord est du :\ruut-Koyal, il jouit d'un des plus l..'aux points de vue de la Cité, du fleuve et dos locidités environuiintert, et otiro la salubrité de la canipii<,'n0 en même temps que les avautagivs du la ville. Le but que se i)roposent les Directrices est de rendre leurs lAhvas CHDables de remplir leurs devoirs religeiux et sociaux. J' :■ l'enseignement de la parole, de la lecture sur les lèvres «!. du, langage écrit, elles les mettent en état de communiquer avec la société. Elles leurs donnent les diverses connaissances indispensables à la formation de l'esprit et du cœur. Elles les préparent à se rendre utils à elles-mêmes et à leurs famille.'» en les formant à la tenue d'une maison, aux ouvrages manuels qui cou- ^ viennent le mieux à leur condition, et en leur inculquant des habitu- des de travail, de bonne tenue, d'ordre et de propreté. I^a plus grande attention est donné au développement des forces» physiques et aux soins spéciaux que requiert souvent chez la Sourde - Muette une constitution défectueuse. Le régime est maternel, at rien n'est négligé pour remplacer la ten- dre sollicitude des parents. Les élèves, qui en sont jugées capables, suivent la méthode orale qui consiste à les faire parler, à les mettre en état de comprendre ceux qui leur parlent et à les instruire de vive voix. Le Français et l'Anglais eft enseigné indistinctement au choix des parents. I-A rentrée a lieu le premier mardi de Septembre. Toutes dolTent arrirer a cette date. /. -^•.t ^^t. •«< EXTRAIT DE LR "SEMAINE RELIGIEUSE" DE MONTREAU^ ARTIOirnA I.Ai'EKI.K, Iin|irlineiii'H, 1»1 «t ll>:t. Kun Ht-IIrlNilii. 'T^i^, V^